Cela a commencé par une dispute. Rien de bien méchant dans le fond, du moins c’est ce qu’elle croyait.
Il s’agitait et s’énervait de plus en plus le ton montait. Ils étaient dans cette allée pas très fréquenté menant à ces immeubles assez modernes.
Par cet après-midi d’hiver assez frisquet, où tout le monde préférerait se blottir dans leurs draps bien emmitouflés que de s’aventurer dehors.
Ils marchaient tous deux en direction du parking pour récupérer la voiture garée un peu plus loin.

Ils se connaissaient probablement depuis quelques années, car elle était en confiance.
Cette dispute pour elle n’était rien de plus qu’une simple confrontation.
Elle connaissait quelque chose sur lui dont elle ignorait l’importance.
Bête comme elle était même assise sur de l’or, elle n’y verrait que du feu.
Il a pourtant essayé de l’avertir que ça pourrait leur être fatale, mais elle s’en moquait.

Il a ramassé discrètement ces paires de ciseaux qui traînait dans l’allée prétextant que les lacets de ses bottes étaient défaites.
Elle n’a rien remarqué. Il avait décidé à ce moment-là qu’il devait se débarrasser d’elle.
Il la donna raison et s’excusa pour cette petite dispute de rien du tout. “Viens, fais -moi un bisou.”
Le baiser de la mort.
Il lui planta la paire de ciseaux dans sa trachée c’était le seul endroit d’exposé .
Elle était si bien emmitouflée dans ses habits d’hiver, son arme blanche n’aurait même pas transpercé son manteau.

Elle gicla, ses yeux se révulsaient. Elle comprit enfin ce qui lui arrivait, mais il était trop tard.
Elle essaya de toutes ses forces de crier, d’appeler à l’aide. Aucun son ne sortait, sa trachée était sectionnée.
Une larme coula lentement sur ses joues. Une larme d’impuissance.
Ces mains qui pas plus tard qu’hier la rassurait sont celles qui aujourd’hui lui ôtaient la vie.
Elle était consciente que la vie la quittait lentement et elle pensait au karma qui frapperra tôt ou tard son assassin.
À cette pensée, elle sourit et rendit l’âme.

Il la traîna dans la neige. Ils n’étaient pas très loin de la voiture.
Il ouvrit la portière arrière et la jeta sur la banquette, il ne pouvait pas se permettre de la mettre dans le coffre quelqu’un l’aurait vu.
Il prit un vieux drap qui traînait par là et la couvrit. Il eut du mal à démarrer la voiture, ses mains tremblaient beaucoup trop.
Il crasha contre un arbuste rien de bien graver, mais son pare-chocs avant était endommagé.
Il quittait le complexe d’immeubles en trombe.

Je revenais de ma marche santé, ordre du médecin, quand je l’ai croisé à l’entrée du complexe où j’habitais depuis bientôt cinq ans.
Quand mes yeux ont croisé les siens, j’ai tout de suite su qu’il avait commis l’impardonnable.
Il est un tueur et j’allais le prouver quoiqu’il m’en coûte.